GAMELHANG s. m. (ga - me - lang). Sorte d'orchestre javanais.
Encycl. Le gamelhang est l'accompagnement indispensable des danses et des pantomimes, qui jouent le principal rôle dans les fêtes religieuses ou autres de l'intérieur de l'île de Java. Ces danses, ces représentations mimées se donnent ordinairement sous quelque gigantesque banian dont le feuillage couvre assistants et acteurs. Le gamelhang se tient au pied de l'arbre ; il est principalement composé de sonneries, de gongs et de tamtams, dans le bruit desquels se perd le grincement du violon indigène, fait d'une peau de serpent, d'une carapace de tortue ou d'un coco évidé, et dont l'archet frotte alternativement les cordes par-dessus et par-dessous. Quelques instruments de bois à pavillon de cuivre lancent de temps en temps des notes aiguës et stridentes dans cet effroyable vacarme, dont quelques petites cymbales en étain accentuent encore le rhythme. Mais ce qui domine dans cette musique, se sont d'épouvantables coups de tam-tams qui ébranlent l'air de leurs formidables vibrations. C'est aux sons diaboliques de cet infernal gamelhang que dansent les bayadères javanaises, désignées à Java sous le nom de tappengs, et sous celui de rougghengs dans quelques autres parties de l'île. Les indigènes trouvent un plaisir infini aux contorsions plus ou moins gracieuses, mais rhythmées, de ces bayadères cuivrées, ainsi qu'à l'épouvantable tintamarre qui les accompagne. A voir leur air profondément captivé et leurs mouvements, qui suivent le rhythme de la musique, à les entendre accuser les contre-temps soit avec la voix, soit en frappant alternativement du plat et du revers de la main les objets qui se trouvent à leur portée, on comprend aisément quel plaisir ils prennent à ces représentations. Quant aux Européens, quel que soit leur désir de ne rien perdre des curiosités indigènes, à la piste desquelles ils courent, il leur est impossible, sous peine de risquer de devenir sourds, d'entendre plus de quelques minutes le gamelhang. |