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L'enfant apprend le gamelan sans support écrit ni théorie tel que le solfège. De même quand un joueur avancé approfondit un morceau. La musique n'est pas transmise par de véritables cours formels. Le joueur acquière de l'expérience en jouant en groupe, en imitant ce qu'on lui montre. Son sens musical fera le reste. Il n'y a pas d'obstacle technique comme il peut y en avoir en violon ou en piano. Les instruments du gamelan sont très accessibles au nouveau joueur.
L'exécution de la musique se fait sans partition. Plus généralement, l'oreille est plus importante que l'œil. Dans cette musique, l'écoute est importante puisque l'interaction entre joueurs est à la base du gamelan. Ce que joue un instrument est une constante réponse, adaptation, complément, paraphrase, achèvement de ce que jouent les autres. Tout cela fait partie du sens musical des joueurs. La mémoire auditive du morceau est également importante.
Le chef d'orchestre avec sa baguette, séparé de l'orchestre, ne serait pas adapté ici. Les indications de départ, d'accélération ou ralentissement, de force de frappe, de changement de passage, d'arrêt sont elles aussi une affaire d'oreille et non d'œil. Dans un gamelan, les instruments qui donnent des indications peuvent être un ou deux métallophones ou un carillon de gongs, et un tambour. L'exception notable est celle du danseur qui donne des indications au travers de sa danse.
Tradition orale, oui ; mais pas verbale. Les joueurs ne connaissent pas de théorie de leur musique. En outre, ils n'ont pas de paroles à mémoriser car le gamelan est une musique instrumentale. La voix n'a pas de rôle comparable aux instruments. Le chant existe, comme dans tous les pays, mais quand il accompagne le gamelan, il ne s'intègre pas à la structure musicale et n'est qu'un ingrédient de la cérémonie ou du spectacle.
Plus on pratique le gamelan, plus on développe son oreille de trois manières : les réflexes, la coordination entre soi et l'ensemble, et le sens musical.
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