Instruments à touches

Touches Barre, latte, plaque, lame, lamelle ? Les éléments sonores d'un xylophone sont souvent désignés en Europe sous le nom de barres. Mais les éléments des instruments de gamelan varient tellement en forme, proportion, taille que nous utilisons le mot générique touche, que ce soit pour des métallophones, des xylophones, même quand les éléments sont des tubes de bambou. En javanais, le mot wilah (objet long, plat tel qu'une planche, une lame) peut s'appliquer aux touches. Il correspond au mot malais bilah. En balinais, le mot don (feuille, pétale) a la même utilisation. Il correspond au mot malais daun.

Xylophone ou non ? Quand les touches d'un instrument sont en bois, c'est une convention établie de dire xylophone. Nous utilisons aussi ce mot pour les instruments dont les touches sont des tubes de bambou. L'angklung n'est pas un xylophone car ses tubes de bambou ne sont pas frappés avec un outil. Quand les touches sont en métal, le mot xylophone ne s'applique pas. Un tel instrument est désigné sous le nom de métallophone. Pour les instruments dont les éléments sonores sont des gongs, nous ne les appelons pas métallophones. Bien qu'arrangés horizontalement en notes successives comme dans les xylophones et métallophones, leurs éléments ne sont pas des touches (wilah, don).

Garder la vibration Dans la musique de gamelan, la durée des notes est un aspect critique. Un maximum de la vibration de la touche doit être récupéré. Les touches sont maintenues au-dessus du corps principal de l'instrument de manière à ce qu'elles puissent vibrer librement et longtemps. Il existe deux méthodes de les maintenir : En plaçant un matériau absorbant les chocs sur le corps principal de l'instrument afin que les touches puissent y reposer. Cela préserve les touches d'un contact direct avec la 'caisse' dure de l'instrument. Autrement, la vibration de la touche serait tuée ou perturbée. Par suspension à l'aide de lanières ou cordes, les faisant comme flotter au-dessus de la caisse de l'instrument. Dans la première méthode, les touches glisseraient facilement hors de position si elles n'étaient pas tenues avec des tiges. Les tiges sont solidement fixées dans la caisse de l'instrument mais laissent assez de jeu aux touches pour leur vibration. Dans la deuxième méthode, les touches sont déjà tenues en place par les lanières passant au travers (plus rarement autour) d'elles. Des trous sont percés vers leurs extrémités pour que la lanière passe au travers. Dans la première méthode, les touches sont plus facilement retirées et remplacées (pour changer la gamme) que dans le deuxième méthode. La tendance générale est que les touches posées sont plus massives et épaisses que les touches suspendues. Leur son est plus puissant. Leur surface est arrondie alors que dans les touches suspendues, elle est divisée sur sa longueur en trois parties reconnaissables.

GANGSÅ

Les métallophones ont un nom générique à Bali : gangsa. Si les touches sont posées, le nom est gangsa jongkok, si elles sont suspendues, le nom est gangsa gantung. En balinais, jongkok signifie s'accroupir et gantung signifie suspendre. Le mot gangsa a plusieurs particularités intéressantes à signaler : Il signifie bronze en soundanais, javanais, haut balinais. Il signifie gamelan en haut javanais. Il se prononce gangså en javanais. Le a final du gangsa balinais est un son qui se situe quelque part entre le e de se et le eu de ceux. Ce mot existe dans des langues de l'Inde et désigne le métal qu'ils utilisent pour forger les cloches de temples.