Danse indienne ?
On voit que certaines danses en Inde, la danse de cour khmère, la danse à Java et à Bali partagent une esthétique commune. Elles constituent la tradition de la danse indienne. Ici il est utile de vérifier quelles sont nos connotations de danse indienne.
Durant les premiers stades de la danse indienne à Java, les ensembles l'accompagnant étaient certainement différents des gamelans d'aujourd'hui. À vrai dire, les gamelans n'existaient très probablement pas encore à cette période bien que certains instruments indépendants de type gamelan (à touches joués à deux mains ainsi que de petits gongs horizontaux) doivent avoir été présents dans l'île. La musique qui est aujourd'hui la plus représentative de la danse indienne de Java et Bali est celle des gamelans, les deux arts sont étroitement associés. Mais il y a des gamelans non associés à la danse (ou au moins à ce type de dansee), comme les ensembles rituels balinais gambang et salunding. Ces gamelans n'ont pas de tambours. Il y a aussi des danses non accompagnées de gamelans, comme le théâtre dansé gambuh. L'ensemble est certes percussif, et utilise des kendang. Il vaudrait la peine d'étudier depuis quand à Java la danse indienne et le gamelan se sont associés. Le gamelan s'est-il développé à partir de la musique qui était jouée avec la danse ? Il est difficile de trouver une réponse. Le question même est peut-être trop générale. Nous pouvons commencer en constatant la forte association entre danse et percussion. La danse indienne, spécialement, est un art très rythmique, comme l'est le gamelan. Il y a même cet instrument omniprésent, le tambour cylindrique horizontal à deux peaux. Tant en Inde qu'en Asie du Sud-Est, ce tambour a toujours fait partie de l'accompagnement musical de la danse. Les reliefs de temple Javanais en sont un bon témoignage, alors qu'aucun gamelan n'est représenté. Pouvons-nous alors faire des conjectures sur une influence de la rythmique de ce tambour sur la rythmique des gamelans en plein développement ? Comme supposition suivante, nous pourrions considérer le besoin en melodie, air, mode, qu'ont les histoires et personnages dansés. Nous pourrions dire ainsi que Java a réussi à fusionner percussion et mélodie, à développer l'aspect narratif tout en gardant l'aspect rythmique. La rythmique des kendang a aujourd'hui encore un rôle central dans la danse et autres arts de la scène de Java et Bali.
Entre tambour et autres instruments de gamelan, les influences musicales sont allées dans les deux sens. La rythmique et l'orchestration du gamelan ont aussi conditionné et influencé la rythmique des tambours. Les tambours, ou kendang, font partie intégrante des gamelans. Dans le gamelan balinais, par exemple, le kotèkan est une technique rythmique utilisée aussi bien par kendang que gangsa, l'étouffement est présent dans la technique de tous les deux. De l'influence dans l'autre sens ? Des kotèkan de gangsa balinais ayant pour origine des rythmes de kendang ? Il n'est pas sûr le quel a commencé en premier à influencer l'autre.
Maintenant, il faut se demander si la musique que jouent les gamelans aujourd'hui porte une empreinte de cette danse. Le gamelan, donne-t-il un son à ces gestes ? Quelles correspondances historiques, esthétiques, peut-on trouver entre danse indienne et gamelan ? Premier problème, la musique en Inde est complètement différente du gamelan. Et nous savons déj&ahrave; que la danse dans ce pays semble toujours être hors contexte. Deuxième problème, c'est le gamelan qui aurait pu influencer la danse. Voir aussi le problème de l'Inde.
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