La seule certitude qu'il nous reste est que notre connaissance de l'histoire de cette partie de l'Asie n'est qu'à ses balbutiements et que l'histoire n'est pas seulement une affaire de guerres et de conquêtes mais aussi et surtout une affaire de technologies et de cultures. Notre étude de l'histoire ne peut pas se borner aux récits ou aux écrits, encore moins au livre scolaire. Elle doit dépasser le stade du textuel en considérant les longues évolutions culturelles et en se basant plus sur l'archéologie et la génétique.
Dans chacune des trois hypothèses, qui était le vecteur de transmission ? Les marchands indiens, les navigateurs indonésiens, d'autres peuples encore ? Les premiers n'étaient peut-être pas les seuls à véhiculer leurs idées et techniques vers le sud-est asiatique. Il est possible que les navigateurs originaires d'Asie du Sud-Est aient pu être actifs dans le commerce entre l'Inde et leurs pays. Ils ont pu, par eux-mêmes, aller en Inde et revenir avec idées et techniques de ce pays dans leurs navires.
N'oublions pas que des navigateurs ont amené une langue austronésienne à l'île de Madagascar, ce qui a donné le malgache. Cela représente une distance de navigation de plus de 6000 km. N'oublions pas non plus le cas de l'Afrique : y a-t-il un rapport historique entre le gamelan et les ensembles de xylophones des Chopi du Mozambique ?
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