Le geste est subtilement net
Comme les autres arts indiens, la danse est très visible. Elle affiche une haute teneur graphique et doit plaire, frapper l'œil. Chaque détail est important, jusqu'au bout de chaque doigt et orteille, même l'ongle. La plus légère attitude et mouvement de paupière est un élément de la danse.
Le danseur a conscience de chaque segment de son corps et maîtrise la manière dont ils se comportent et bougent. Chaque geste et chaque position de membre est explicite et intentionnel. Aucun ne résulte de la chance. La gravité n'est pas quelque chose que le danseur essaye d'échapper. Le corps est fermement et heureusement enraciné au sol, les pieds sont en contact solide avec le sol. Bassin, tronc, membres et tête ont des axes nettement dessinés. Les épaules sont typiquement baissées dans leur position de base, les coudes situés à un niveau légèrement plus élevé quand les bras sont levés.
Le corps entier est mû et animé par un rythme qui le découpe en sections, chacune ayant une vie propre. Chaque partie du corps est contrôlé indépendamment. Mais tous les segments du corps sont unifiés dans le rythme de la danse. Aussi, pour que les gestes coïncident avec précision avec des temps particuliers du rythme, leur vitesse et leur synchronisation sont importants.
Les gestes sont marqués, nets, et identifiables un par un, mais la danse dans son ensemble est fluide. Les gestes se suivent dans une fluidité qui semble spontanée. C'est un peu comme le smurf ou les gestes d'un robot. Une différence est que la danse d'un robot est sans vie et répétitive.
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