Géométrie sacrée du corps
Les yeux sont donc un des traits fondamentaux de la danse indienne. Le visage est important aussi en raison de son rôle dans les expressions et de son assimilation au masque. Apreès le visage, on pourrait considérer la tête. Elle aussi a une forte capacité expressive. Il y a une grande quantité de différentes positions et différents mouvements de la tête, plus que dans n'importe quelle autre tradition de danse. Les gestes de tête, bras et jambe donnent une élégante géometrie au rythme. L'usage considérable de positions de main trahit un goût pour les détails fins et profus. Comme les fleurs dans un arbre, les mains jouent un rôle clef et contribuent à la délicatesse de la danse. Elles prolongent l'élégance des bras. Même les orteilles ont ce rôle, quoiqu'ayant moins d'impact.
Le corps est un yantra mouvant. Il est très structuré. Comme un arbre, il est enraciné à terre et est divisé en tronc, branches et branches secondaires. Les gestes des doigts sont comme les feuilles. Les ongles, bijoux et maquillage sont comme les fruits. Chaque partie du corps est à la bonne place.
Membres et tronc prennent typiquement des formes angulaires. Les articulations sont cruciales pour l'élégante et complexe géométrie. La position des jambes est typiquement écartée, avec les genoux pliés. Cela évoque la position assise utilisée dans la vie quotidienne indienne. La plupart des activités, du repas à la méditation sont faites assis par terre, les jambes étant dans diverses positions basses d'assise. Dans la sculpture et la peinture indiennes, la position du lotus est un thème récurrent. Les déités hindoues et bouddhiques sont souvent représentées assises dans cette position (ou d'autres dans lesquelles au moins un genou est plié). Cette proximité au sol apparaît aussi dans l'enracinement au sol de la danse. Les instruments de gamelan sont aussi solidement posés au sol.
|